mardi 30 janvier 2007

De la conception de l'histoire des sciences chez Georges Canguilhem

I) Biographie de Georges Canguilhem :

Avant de plonger plus avant dans ce texte, je vais retracer brièvement la biographie de G.C. Né en 1904 à Castelnaudary, il sera envoyé sur conseil de son proviseur au lycée Henri IV où il recevra, entre autres, l’enseignement d’Alain. Il rentrera à L’ENS en 1924 dans la promotion de Sartre, Aron, Nizan, Lagache et sera reçu deuxième à l’agrégation en 1927. Il commencera à enseigner en 1930 dans différents lycées et, fait important, il débutera ses études de médecine en 1936. Ce sera d’ailleurs l’un des rares philosophes à allier une formation médicale à une formation philosophique (plus récemment, François Dagognet a cumulé ces deux parcours). Ces études s’achèveront par une thèse soutenue en 1943, plus philosophique que strictement médicale selon l’aveu de l’auteur, intitulé Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique . Nommé en 1955 professeur à la Sorbonne, à la suite d’une thèse sur La formation du concept de réflexe aux 17ème et 18ème siècles , il succèdera à Gaston Bachelard à la tête de l’Institut d’histoire des sciences. Souvent qualifié d’éveilleur d’esprit, de maître à penser, il influencera profondément plusieurs générations de chercheurs parmi lesquels Louis Althusser, Pierre Bourdieu, Dominique Lecourt et Michel Foucault qui s’attachera également, dans une autre perspective, à exposer la façon dont les normes se développent au sein de certains pans de la société. Loin des nombreuses modes philosophiques qui jalonneront la pensée française après les années 50, je pense au marxisme ou au structuralisme, ses ouvrages et son enseignement ont souvent décontenancé par leur intérêt à des questions techniques inédites, érudites et par leur rigueur intellectuelle. Ses cours, et nous terminerons cette biographie sur les paroles de certains de ses élèves (Etienne Balibar et D. Lecourt), était « (…) un creuset de connaissances, un aiguillon de rationalité critique ». Passons maintenant à l’étude du texte.

II) Des différentes façons de considérer l’histoire des sciences :

Quatrième ouvrage de G.C., si l’on met de côté la réactualisation de sa thèse sur le normal et le pathologique parue en 1966 , les études d’histoire et de philosophie des sciences sont publiées en 1968 . Comme pour une bonne partie de ces œuvres (La connaissance de la vie , Ecrits sur la médecine ), on ne peut pas réellement parler d’un livre se rapportant aux différentes facettes d’un thème unique mais plutôt d’un recueil d’articles sur les multiples aspects de l’œuvre de G.C. Aussi, le fil directeur de ces écrits doit être recherché dans la façon dont G.C. envisage l’histoire des sciences, ce qui est l’objet de cette conférence donnée en 1966 à Montréal. Texte complexe, dense et d’accès difficile, nous ne prétendons pas en livrer toutes les clés de lecture. Dans cet exposé, nous essaierons de souligner les principales idées de l’introduction tout en les réinsérant dans l’épistémologie canguilhemienne.

De quoi l’histoire des sciences est-elle l’histoire ? Voici la question liminaire à laquelle G.C. consacre ces quelques pages. Mais, avant de traiter ce problème, G.C. pose trois autres questions : Qui fait l’histoire des sciences ? Pourquoi fait-on de l’histoire des sciences ? Et enfin, comment fait-on de l’histoire des sciences ?

Pour répondre à cette première interrogation, G.C. souligne la singularité disciplinaire de l’histoire des sciences. Si les historiens, en étudiant l’économie, la démographie, les idées religieuses d’une société, n’ont pas directement besoin d’une histoire des techniques et des méthodes scientifiques, les savants, pour la grande majorité, n’y voient pas d’utilité pour la conduite de leurs travaux. Dès lors, ce qui guide les scientifiques vers l’histoire des sciences tient davantage à leurs compétences initiales. Prenons l’exemple de G. Bachelard, de Pierre Duhem ou de François Jacob, leurs travaux historiques ont été réalisés en fonction de leur formation d’origine, physiciens pour les deux premiers, biologiste pour le troisième.



La réponse à la deuxième question, et je reprends les mots de Canguilhem, est symétrique à celle de la première question puisqu’il existerait trois raisons de faire de l’histoire des sciences :

- L’une, historique, s’attache à étudier extérieurement la science. Canguilhem déclare dans Idéologie et rationalité dans l’histoire des sciences de la vie que « (…) l’histoire d’une science, pure de toute contamination épistémologique, est ainsi le résumé de la lecture d’une bibliothèque spécialisée ». Cette histoire s’apparenterait donc à une histoire factuelle, anecdotique plus proche de la collecte de sources que de la construction d’objets.

- L’autre, scientifique, peut rechercher dans le passé des moyens d’appuyer une découverte présente. C’est une histoire qui essaie de s’approprier ses origines.

- La dernière, philosophique, rend indissociable l’histoire des sciences et la philosophie parce que « (…) sans référence à l’épistémologie une théorie de la connaissance serait une méditation sur le vide et que sans relation à l’histoire des sciences une épistémologie serait un doublet parfaitement superflue de la science dont elle prétendrait discourir ».

De cette distinction transparaît la position de GC à l’égard de l’histoire des sciences. Dans un autre article de cet ouvrage, intitulé L’histoire des sciences dans l’œuvre épistémologique de G. Bachelard, GC souligne le lien entre philosophie et histoire des sciences. Ce lien qui remonte à A. Comte est, je cite, « (…) caractéristique de ce qui a été et de ce qui devrait rester selon nous l’originalité du style français en histoire des sciences ».

Pour autant, deux modèles coexistent dans cette relation. Le premier, dit modèle du laboratoire, est sous-tendu par un dessein positiviste. Que ce soit Djiksterthuis qui pense que « (…) l’histoire des sciences n’est pas seulement la mémoire de la science mais aussi le laboratoire de l’épistémologie », Flourens qui « (…) déclare que faire l’histoire des sciences c’est mettre l’esprit humain en expérience…faire une théorie expérimentale de l’esprit humain » ou encore Pierre Lafitte qui apparente le rôle de l’histoire des sciences à un « (…) microscope mental », l’histoire des sciences consiste seulement à déployer une diachronie autour de résultats scientifiques, le temps historique et le temps scientifique étant confondus. Une autre critique est à apporter. En effet, l’esprit humain ne peut être mis en expérience car la psychologie n’a rien à voir avec l’expérience et l’épistémologie. On ne peut rendre l’esprit humain procédural au risque de perdre la liberté et la spontanéité de ce dernier.

L’autre modèle, dit du tribunal, admet le personnage du juge au sein de l’histoire des sciences. Ce juge, c’est l’épistémologue qui porte des jugements « (…) sur le passé du savoir et sur le savoir du passé ». Pour illustrer cette posture, G.C. fait appel aux figures de Bachelard et de Koyré et rappelle la distinction du premier entre l’histoire périmée et l’histoire sanctionnée. On pressent ici l’importance de la conception bachelardienne de l’histoire des sciences pour G.C.

Pour Bachelard, en effet, « L’histoire, dans son principe, est en effet hostile à tout jugement normatif. Et cependant, il faut bien se placer à un point de vue normatif, si l’on veut juger de l’efficacité d’une pensée ». Cette formulation d’un jugement de valeur sur les valeurs scientifiques est exigée pour produire une histoire des sciences rigoureuses. G.C. n’aura de cesse de poursuivre cette leçon puisque l’épistémologue doit non pas constater les événements ou considérer les idées scientifiques avec neutralité, mais montrer comment ils participent de choix normatifs. L’épistémologie est ainsi la capacité de juger des normes internes aux discours scientifiques. C’est pour cette raison que l’épistémologue doit s’intéresser aux idéologies scientifiques. Une idéologie scientifique n’est pas une fausse science (comme l’astrologie) car une fausse science, selon C., ne rencontre jamais le faux et n’a pas d’histoire.

Une idéologie scientifique a une histoire, à savoir une genèse et une fin, et se trouve soumise à l’épreuve de la vérité, lorsqu’elle est destituée par une science qui se substitue à elle. Si nous prenons l’exemple du Normal et du pathologique, et je cite G. Le Blanc, « (…) Canguilhem ne cesse d’essayer de montrer que le dogme scientifique de l’identification du normal et du pathologique est lié à des dogmes politiques ou sociaux qui finissent par déterminer idéologiquement la science. C’est parce que la science est confrontée à de la non-science que la pathologie a pu être déterminée, soit comme confirmation de la normalité, soit comme absence de normalité. L’attention à cette valeur de non-science révèle une valeur d’ordre ainsi qu’un déni d’expérience ». Il en va de même lorsque, à la fin de cette introduction, G.C., en faisant référence au travail d’un de ces élèves (Jacques Piquemal), déclare que l’introduction et l’extension des probabilités dans la biologie et les sciences de l’homme ne correspondent à aucune science constituée (biologie, mathématique, sociologie, ethnologie), ni à aucun objet naturel. La possibilité d’existence de la psychométrie ou de la biométrie dépend de l’apparition de nouveaux phénomènes dans des pratiques sociales. Ainsi, l’étude sur la taille humaine de Quêtelet suppose l’institution des armées nationales tandis que l’étude sur l’aptitude intellectuelle de Binet suppose l’institution de la scolarité primaire. L’analyse du rapport entre science et non-science, la façon dont la première peut remplacer la seconde tout en dérivant de celle-ci, incarne l’un des apports essentiels de l’épistémologie canguilhemienne.

De la même façon, l’allusion à Koyré renvoie à cette tradition française d’histoire des sciences pour qui la discontinuité et la prééminence de la théorie apparaissent comme deux critères cruciaux. Nous avons pu observer la semaine dernière qu’avec Alexandre Koyré, l’histoire des sciences repose avant tout sur l’évolution des théories scientifiques, sur les hésitations et les erreurs des savants, sur les cadres religieux, philosophique, métaphysique sur lesquels s’appuient ces théories. En somme, cette histoire des sciences constitue une histoire des idées magistrale qui rejette toute externalisme.

C’est justement en posant la troisième question : comment fait-on l’histoire des sciences ? que G.C. revient à Koyré et à l’une de ses conférences concernant le débat entre externalistes et internalistes.

L’externalisme, qui est une façon d’écrire l’histoire des sciences, cherche à conditionner les événements scientifiques à des intérêts économiques, des pratiques techniques, des idées religieuses. Pour sa part, l’internalisme vise à déployer les normes spécifiquement internes à la théorie scientifique. Il s’agit donc de se placer à l’intérieur de l’œuvre scientifique pour en analyser les démarches.

Dans cette perspective, l’histoire des sciences se passe de l’histoire sociale. G.C. critique radicalement l’externalisme en le traitant de « marxisme appauvri ». Pour sa part, A. Koyré dénigre tout intérêt à cette perspective pour aborder correctement l’histoire des sciences. Je vais ici reprendre quelques-uns de ses propos : « Aussi me paraît-il vain de vouloir déduire la science de la structure sociale de la cité ; ou même de l’agora. Athènes n’explique pas Eudoxe ; ni Platon. Pas plus que Syracuse n’explique Archimède ; ou Florence, Galilée. Je crois qu’il en de même pour les Temps modernes. (…) La science, celle de notre époque, comme celle des Grecs, est essentiellement theoria, recherche de la vérité, et que de ce fait elle a, et a toujours eu une vie propre, une histoire immanente, et que c’est seulement en fonction de ses propres problèmes, de sa propre histoire qu’elle peut être comprise par les historiens ». Néanmoins, et bien que G.C. soit plus proche de l’internalisme, il voudra dépasser cette vision de l’histoire des sciences parce que certaines pratiques sociales sont constitutives de la science, comme nous l’avons vu précédemment.

III) Quel est l’objet de l’histoire des sciences ?

Après avoir passé en revue ces trois questions préliminaires, G.C. veut qualifier plus précisément l’objet de l’histoire des sciences. Prenant exemple sur la science des cristaux, il distingue cette dernière de l’histoire de la science des cristaux. Les cristaux préexistent bien évidemment à la science qui les prend pour étude, ce qui en fait des objets naturels. Une science des cristaux se constitue à l’instant où des discours tentent d’appréhender la singularité de ces objets en les identifiant. Une histoire de la science des cristaux existe à partir du moment où l’on tente de rassembler et de synthétiser les nombreux discours qui ont précédé cette nouvelle science. Le passé d’une science est donc différent de la même science au passé.

Le passé de la cristallographie convoque la minéralogie, l’histoire naturelle, la géométrie et la mécanique. Par conséquent, « (…) l’histoire des sciences est l’histoire d’un objet qui est une histoire, qui a une histoire, alors que la science est science d’un objet qui n’est pas histoire, qui n’a pas d’histoire ». Dès lors, l’objet de l’histoire des sciences n’a rien de commun avec l’objet de la science. L’objet naturel est premier alors que le discours que produit la science sur cet objet est second. L’histoire des sciences s’occupe de ce discours. Ainsi, une double rupture est nécessaire pour que l’objet de l’histoire des sciences naisse : une rupture par rapport à la nature, une rupture par rapport à la culture. L’historicité du discours scientifique, bien qu’auto-normé, est, et je cite Canguilhem, « (…) traversée d’accidents, retardée ou détournée par des obstacles, interrompue de crises, c’est-à-dire de moments de jugements de vérité ». Nous retrouvons ici Bachelard et son histoire normative qui oblige l’épistémologue à la relecture permanente du passé de la science à la lumière de la science actuelle. Aussi, la fonction de l’épistémologie historique est de redécouvrir derrière l’histoire chronologique des inventions ou découvertes, l’histoire problématique des perspectives scientifiques. C’est donc la recherche de la vérité qui guide l’historien des sciences. Selon C., l’histoire des sciences est d’abord une activité axiologique qui s’élabore autour d’une histoire des filiations conceptuelles et d’une confrontation, voire d’un conditionnement, des pratiques scientifiques par des pratiques politiques ou sociales.

Cette histoire critique implique une temporalité propre à l’histoire des sciences, inconciliable avec celle de l’histoire générale. Mais si l’histoire des sciences s’affranchit de la chronologie de l’histoire générale, il ne faut pas oublier que l’histoire des sciences est une histoire interne à chaque science parce que chaque science possède sa temporalité. G.C. le dit bien mieux que moi : « Le temps de l’avènement de la vérité scientifique, le temps de la vérification, a une liquidité ou une viscosité différentes pour des disciplines différentes aux mêmes périodes de l’histoire générale ». La chimie, la biologie ou encore la minéralogie connaissent chacune leurs crises, leurs progressions, leurs ruptures ou encore leurs stagnations et correspondent donc à plusieurs histoires idoines : « Les histoires juxtaposées ne forment pas une histoire ».

IV) L’inanité du précurseur :

Une fois l’objet de l’histoire des sciences précisé, G.C. revient sur la figure du précurseur, virus répandu chez certains historiens des sciences. Mais, en faisant de l’histoire des sciences « (…) une théorie qui tend à lui reconnaître l’autonomie d’une discipline constituant le lieu où sont étudiées les questions théoriques posées par les pratiques scientifiques », on peut se préserver de ce virus. Nous venons de voir, en effet, qu’une histoire des sciences ne peut se déployer qu’avec son propre temps décalé. Dès lors, une figure comme celle du précurseur est fictive parce qu’elle postule un temps commun et linéaire incompatible avec les ruptures de temporalité qui découpent de manière interne l’histoire des sciences. Ce concept introduit une continuité rétrospective dans l’histoire des sciences et transforme le précurseur en un penseur de plusieurs temps comme si l’encadrement culturel dont il est issu pouvait être transposé à l’envi, comme si son chemin intellectuel pouvait être simplement emprunté et poursuivi par des successeurs n’ayant aucune filiation avec lui. Or, si un concept n’a pleinement son sens qu’au sein d’un système et dans un contexte historique donnés, un précurseur ne peut être à la fois de son temps et d’une époque ultérieure. Cette critique du précurseur est donc un corollaire d’une posture épistémologique consacrant la singularité de l’objet et du temps de l’histoire des sciences.

Pour illustrer ce concept de précurseur, je vais prendre un exemple précis, que je tiens d’un ouvrage d’Yves Charbit , professeur de démographie. Retraçant l’histoire de cette discipline, qui débute au XIXème siècle, M. Charbit revient sur la constitution de la théorie de la population. On sait que de nombreux penseurs ont réfléchi sur cette idée de population : Platon, par exemple, a pu recommander un effectif de 5040 citoyens pour la Cité, nombre idéale qu’il s’agissait d’encourager par la nuptialité et la fécondité en cas d’insuffisance ou au contraire de réduire l’excédent par l’avortement, l’émigration et la colonisation. Si Platon a réussi à penser la population, il n’en a pas élaboré le concept. De même, certains historiens de la démographie et des idées voient dans la célèbre injonction de la Bible « A vous d’être féconds et multiples » une doctrine populationniste.

Un autre penseur (Paul Demeny) va plus loin puisqu’il fait d’une citation de l’Ecclésiaste, « avec l’abondance des biens abondent ceux qui les consomment », une théorie de la croissance démographique, incontestablement malthusienne. Nous ne pouvons que constater le problème d’une telle posture. Dans la mesure où le terme de populationnisme renvoie à Malthus, il est pour le moins surprenant qu’un écrit du IIème-IIIème siècle av. J.-C. renferme déjà les principaux points d’une théorie d’un économiste classique anglais du XVIIIème siècle. Bien évidemment, la Bible peut être considéré comme une source historique de premier plan pour peindre de multiples éléments d’une société à un moment donné mais il va sans dire que transposer une théorie économique du XVIIIème dans une maxime religieuse revient à confondre les deux cadres culturels les ayant fait émerger.

V) Conclusion :

Pour conclure, je voulais d’abord revenir sur les critiques que l’on peut adresser à la posture que défend de G.C. Elles sont similaires à celles que l’on a pu faire à Alexandre Koyré. Leurs histoires des sciences sont dépourvues de toute considération pour les instruments scientifiques. C’est une histoire strictement intellectuelle, s’intéressant prioritairement aux théories, aux concepts, aux idées, aux cadres de pensée. Si les instruments ne sont pas mentionnés, c’est parce que cette école défend une certaine posture à leur égard. En effet, pour Bachelard, un instrument, « (…) c’est un théorème réifié, une théorie matérialisée ». Pour Koyré, un instrument est une théorie incarnée et G.C. écrit que « Descartes a besoin de Ferrier pour tailler des verres d’optique, mais c’est lui qui fait la théorie des courbures à obtenir par la taille ».

Cependant, et la conférence de Canguilhem en est l’incarnation la plus parfaite, une rigueur certaine parcourt ce courant. Épistémologue, philosophe de la médecine, G.C. prolonge l’épistémologie critique de Bachelard. En somme, dans ce texte riche et exigeant, G.C. soutient sa conception de l’histoire des sciences : il distingue en effet l’objet et la temporalité de l’histoire des sciences, rappelle le lien insécable entre l’histoire des sciences et l’épistémologie, condamne le concept de précurseur et élève au rang d’axiome une histoire axiologique qui porte moins sur le fait scientifique que sur la valeur qui le conditionne.

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